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Les étirements

Publié le 12 août 2005

Un étirement allongé constitue une des meilleures introductions à une séance de hatha yoga ; à partir de cette base, il est possible de développer différentes postures comme celle dite « croix de Saint André », qui facilite l’action sur le corps de l’Energie.

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Etirement allongé au sol

Pour les débutants il est logique de privilégier un travail allongé à plat dos sur le sol. L’élève peut s’y détendre plus rapidement et laisser agir la pesanteur en évitant tout effort volontaire excessif. On lui laisse ainsi le temps de mieux connaître son corps et de prendre conscience de sa respiration.

S’étendre à plat dos, la nuque au sol, la tête dans l’axe du corps et les bras allongés de chaque côté. Se détendre en pratiquant le mouvement du regard intérieur, de haut en bas et de bas en haut, synchronisé avec la respiration et en déplaçant la conscience de même.

– Plier les genoux pour mettre les deux pieds, écartés, à plat sur le sol. Mettre le bassin en rétroversion, le haut vers le sol et le bas vers le plafond, pour plaquer les lombes au sol.

– Placer les mains sur le crâne, les avant-bras joints, et agir sur les bras pour appuyer le menton sur la poitrine. L’image qui aide à comprendre le mouvement est celle de deux bobines chargées de fil. L’une est située à la tête et l’autre au bassin. Elles tournent en sens inverse, ce qui tend le fil entre les deux. Le fil qui s’allonge, c’est la colonne vertébrale qui s’étire.

– Passer ensuite les deux bras de chaque côté de la tête, le dos des mains glissant sur le sol pour allonger les bras, tout en poussant sur les talons et les fesses afin de maintenir toujours les lombes au sol.

L’exercice consiste à rechercher le geste, plus ou moins rapide, qui corresponde au rythme respiratoire qui convient au pratiquant dans le moment présent. Lorsque la synchronisation entre les deux est parfaite, les mains touchent le sol au-dessus de la tête exactement lorsque les poumons sont remplis et, au retour, les mains touchent le corps lorsque les poumons sont vides de souffle, compte tenu de l’air résiduel. L’aisance est également parfaite et il en résulte une ambiance harmonieuse.

Le pratiquant peut alors, sans inconvénient, ralentir progressivement le geste, améliorant sa respiration en allongeant le souffle. L’exercice est très efficace pour assouplir le diaphragme et mobiliser les côtes dans le sens longitudinal sans perturber le système nerveux sympathique.

Lorsque les mains sont revenues sur le corps, pour terminer l’exercice, les poumons étant vides, l’élève inspire volontairement par les deux narines puis décroise brusquement ses doigts laissant ses bras tomber relaxés de chaque côté du corps sur une expiration « purifiante ». Cette respiration purifiante s’exécute la bouche grande ouverte et est provoquée par le brusque mouvement des bras tombant de chaque côté du corps, provoquant une puissante sortie d’air par rentrée rapide du ventre et remontée du diaphragme.

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La croix de saint André

Dans cette posture dite « initiatique », si on abandonne le corps sans agir volontairement dessus, la pesanteur le plaque au sol en le rééquilibrant. De façon statique, un travail important se réalise sur la ceinture scapulaire et sur la ceinture pelvienne, ainsi que sur la colonne vertébrale.

Il n’est pas question d’agir consciemment sur le corps dense. Par contre, en stabilisant le mental, on obtient plus rapidement une relaxation plus profonde de ce corps. On peut alors agir sur le corps de l’énergie en déplaçant la conscience sur les trajets d’énergie dans les membres,, puis sur les vaisseaux merveilleux sur le devant du buste et sur le dos, et enfin autour de la colonne vertébrale sur les deux nâdî principales. L’effet sur le corps de chair est alors spectaculaire pour le rééquilibrer. Il suffit ensuite par des respirations spécifiques, en faisant vibrer prâna à des taux de fréquence différents, de capter l’Énergie Cosmique à sa Source pour qu’elle alimente tout notre être, du plan le plus subtil vers le plan le plus dense, le corps de chair. De là, sans doute, cette dénomination de « posture initiatique ». L’entraînement se fait, comme toujours, de façon progressive, la posture devant toutefois être tenue une vingtaine de minutes au minimum.

a) Couché sur le dos, écarter suffisamment les jambes allongées sur le sol, puis les bras tendus au-dessus de la tête dans le prolongement des jambes. Les membres représentent ainsi la lettre « X » en majuscule.

– Faire trataka sur le bout du nez, en y faisant converger les sens subtils. Rester le temps suffisant pour réussir cette concentration, c’est-à-dire avoir conscience uniquement de l’impact de la pensée ainsi concentrée. L’exercice est connu pour son effet. C’est le seul moyen de fixer l’ambiance du moment qui ainsi ne peut plus évoluer. C’est le moyen optimum pour stabiliser rapidement le mental.

– Porter alors la pensée, en dualité de concentration, sur le dos des deux mains et inspirer en conduisant la conscience dans les deux bras jusqu’au milieu du dos. La respiration se fait automatiquement par les deux narines.

– Expirer ensuite en conduisant la conscience, dans les deux branches inférieures de l’ « X », c’est-à-dire sur les méridiens « yang » des jambes, à l’extérieur.

– Inspirer à partir des deux gros orteils, la conscience remontant dans les méridiens « inn » des deux jambes, à l’intérieur. Ces méridiens se croisent au centre du thorax.

– Expirer alors en conduisant la conscience dans les méridiens « inn », dans la partie antérieure des bras jusqu’aux paumes des mains et aux doigts.

b) Répéter l’exercice en prenant conscience de prâna.

Constater que la respiration s’effectue par les deux narines. Dès que possible, ajouter les mudrâ des doigts pour pratiquer la respiration méridienne. En restant vigilant une vingtaine de minutes dans la posture, cela conduit à des résultats spectaculaires.

On se situe en effet en priorité sur le corps de l’énergie et le corps de chair est pour ainsi dire transcendé. Il se trouve profondément relaxé et la pesanteur agit sur lui tout naturellement de façon maximum, collant les membres au sol. Des modifications bénéfiques sont ainsi obtenues, rétablissant l’équilibre du squelette sans qu’intervienne notre volonté qui risque toujours, lors d’une intervention intempestive, de contrarier cet effet salutaire. La circulation de prâna, activée sur le corps de l’énergie, contribue à un rééquilibre harmonieux de l’ensemble de l’être qui tient parfois du « miracle ».

Revue Française de Yoga, n° 12, « L’étirement postural », juillet 1995, pp. 89-115

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