Visage de la Terre
Du 26/10/2020 au 31/10/2020
Thème :
Y a-t-il une continuité entre la préservation de la Terre et laliberté d’esprit, entre la connaissance de la Terre et la connaissance de soi ? Les maîtres de l’Inde ancienne semblent avoir réfléchi à cette question, tellement actuelle. Jumelle du Ciel, la Terre apparaît dans les hymnes védiques comme la « Gracieuse » (Pŗthivi), douée de beauté et fermeté à la fois. Entre ciel et terre se tient Sūrya, le soleil, qui circule sans cesse entre les deux masses cosmiques (Ŗgveda I 160). La terre est un lieu de plénitude : bhūmi, la terre solide, compacte, consistante – son nom dérive ici de la racine bhū –« exister, devenir ». C’est sur elle que les oeuvres humaines prennent appui, que l’on édifie les maisons et les cités, que l’on instaure les rites : un tissu durable, dont il faut savoir maîtriser les trous, les cavités qui laissent s’échapper sa force et les trous nécessaires à sa respiration. La terre est encore, simplement, « la Grande » (mahī – épithète constante de pŗthivi),« l’étendue » dont les limites échappent au regard. Parmi les éléments (mahabhūta), c’est le plus dense ; on lui associe notamment le sens de l’odorat.Dans le yoga, et plus généralement dans la philosophie indienne, le terme bhūmi parvient à circonscrire « l’aire », le terrain (étape et objet) de toute méditation. La pratique va accompagner la prise de conscience des valeurs de plasticité, d’élasticité et d’équilibre que la terre nous lègue.
Animatrice :
Laura Giovanella : Formatrice à l’EFY, membre du conseil d’administration de la FNEY
Conférencière :
Silvia d’Intino : Docteure de l’EPHE, chargée de recherche du CNRS