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Petit parcours dans la mythologie grecque

Publié le 04 août 2005

Orphée, grâce à sa voix, a détenu le pouvoir de « faire-être » à nouveau ; Echo est morte d’avoir perdu la sienne ; les mots des Parques décident d’un destin… Ce sont autant d’exemples du pouvoir de la voix humaine qu’il convient de prendre en compte.

ORPHEE

« Tel était le pouvoir de sa voix et de sa lyre harmonieuse, qu’il y soumit jusqu’aux divinités infernales. Il avait épousé la nymphe Eurydice, qu’il aimait passionnément. Un jour la jeune femme, qui fuyait les poursuites d’Aristée, fut mortellement piquée par un serpent caché dans l’herbe. Désespéré de la mort de sa femme, Orphée résolut de descendre aux Enfers pour la reconquérir. Il sut si bien charmer Hadès et Perséphone, que ceux-ci lui permirent d’emmener Eurydice, à la seule condition de ne point se retourner pendant le retour. Déjà les deux époux touchaient presque aux portes de l’Hudès, lorsqu’Orphée cédant à son amour et oubliant la condition fatale, se retourna imprudemment pour regarder sa femme. Aussitôt celle-ci fut à nouveau entraînée vers les sombres demeures et s’évanouit à jamais. »

Le mythe d’Orphée inspira de nombreux poètes (Paul Valéry, Rainer Maria Riike, Jean Cocteau), le célèbre opéra de Gluck, et… de nombreuses réflexions psychanalytiques.

ECHO ET NARCISSE

« Parmi les nymphes de la suite d’Héra se trouvait une Oréade, Echo, qui chaque fois que Zeus courtisait quelque nymphe, détournait par son bavardage et ses chants l’attention de la déesse. Celle-ci, s’en étant aperçu, priva Echo de la parole et la condamna à ne plus répéter que la dernière syllabe des mots que l’on prononcerait devant elle. Or, à quelque temps de là, elle s’éprit d’un jeune Thespien, Narcisse, mais, ne pouvant lui déclarer son amour, elle fut dédaignée par lui, et alla cacher sa peine dans des cavernes solitaires. La douleur l’y consuma: ses os se changèrent en rocher, et il ne resta d’elle que sa voix. »

Ce « corps sans voix », puis cette « voix sans corps » sont aussi l’occasion de nombreuses références psychanalytiques.

LES PARQUES

« Le mot « sort » (fatum) lui-même est dérivé de la même racine que « mot » ou « ce qui est dit ». Les paroles magiques qu’elles prononcent (à sa naissance) sont le destin de l’homme » (Reik, Ecrits sur la musique).

LES MUSES

Sans doute à l’origine divinités des sources, sont devenues les déesses de la mémoire, puis de l’inspiration poétique. « Longtemps confondues en un choeur indissociable, elles présidaient indistinctement à la musique et à la poésie ».

ULYSSE

Le chapitre XII de l’Odyssée raconte comment Ulysse, suivant les sages conseils de Circé, se fait attacher au pied du mât de son navire pour résister à la voix des Sirènes. « Elles charment tous les mortels qui les approchent. Mais bien fou qui relâche pour entendre leurs chants ! Jamais en son logis sa femme et ses enfants ne fêtent son retour : car de leurs fraîches voix, les sirènes le charment, et le pré, leur séjour, est bordé d’un rivage tout blanchi d’ossements et de débris humains, dont les chairs se corrompent… passe sans t’arrêter ! » (Traduction de Victor Bérard.)

Revue Française de Yoga, n°7, « La voix: une voie », janvier 1993, pp. 87-88

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